Poitou-Charentes Charentes Alliance et Coréa deviennent Ocealia
Le 9 décembre, les deux coopératives ont dévoilé la nouvelle identité de la structure issue de leur fusion : Ocealia, qui pèse 656 millions d'euros, pour 7 200 adhérents actifs.
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Nous l'annoncions il y a un an, le mariage est désormais consommé. Le 9 décembre, à Cognac (Charente), siège de la nouvelle coopérative, les délégués représentant les adhérents de Charentes Alliance ont voté la fusion, à 38 voix pour, une contre, et trois abstentions. Le jeudi 10 décembre, ce sera au tour de Coréa Poitou-Charentes, et « la tendance devrait être la même », annonce Bernard François, son DG. Une fusion soigneusement préparée, fruit d'une réflexion de plus de quatre ans.1er collecteur en Aquitaine Limousin Poitou-CharentesLa nouvelle structure Ocealia compte 7 200 adhérents actifs, 890 salariés au niveau du groupe (635 au niveau de la coopérative), pour un chiffre d'affaires coopérative de 656 millions d'euros, et groupe de 700 millions d'euros, sur l'exercice 2014-2015. Elle devient le premier collecteur de céréales dans la nouvelle région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, avec 1,8 million de tonnes collectées en 2014-2015. 68,3 % des volumes sont destinés à l'export.
Elle se dote, outre d'un nom, d'une identité visuelle. « Ocealia, une agriculture d'avance ». Son nom provient de sa situation « Aux confins de l'océan, du Limousin et de l'Aquitaine ». Le logo est rouge terra cotta, pour « le vivant, le dynamisme, l'énergie », et gris cendré pour « la technologie et la modération », et représente « un soleil levant et des sillons, et un soleil couchant et des flots qui le reflètent ». Le nouveau site internet de la coopérative est consultable sur www.ocealia-groupe.frThierry Lafaye, directeur général d'OcealiaLe directeur de Charentes Alliance, Thierry Lafaye, devient directeur général d'Ocealia, et Bernard François, directeur de Coréa, directeur général délégué. Philippe Delusset, président de Coréa, assurera la présidence de la nouvelle coopérative. Un comité de direction de huit personnes a aussi été mis en place.Quant à Bruno Foucher, président de Charentes Alliance, il quitte son poste, et son mandat d'administrateur. « C'était prévu », assure-t-il. Le départ de Bernard François se rapproche aussi. « L'âge des capitaines a aussi été un élément qui plaidait en la faveur du rapprochement », ont confié les présidents et directeurs.Le conseil d'administration sera composé de 40 adhérents, 20 de chaque coopérative d'origine, et le bureau de dix personnes, là aussi cinq et cinq. Du côté des salariés, pas de suppression de postes, et si le siège d'Ocealia sera à Cognac, les sites de Civray (Vienne) et La Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres) sont maintenus.« Un projet offensif »Pourquoi ce rapprochement ? « C'est une décision politique très forte des deux coopératives, explique Thierry Lafaye. La situation dans chacune d'elle est parfaitement saine. C'est le fruit d'une démarche parfaitement réfléchie, on a décidé de se rapprocher pour être plus forts. » « C'est un projet offensif », ajoute Philippe Delusset. L'objectif : préparer l'avenir. « Ce n'est pas une peur, c'est une analyse lucide, stratégique », appuie Bernard François.Cinq pôles sur neuf départementsOcealia sera ainsi présente sur neuf départements : Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Dordogne, Vienne, Gironde, Haute-Vienne, Indre (cantons de Saint-Benoit-du-Sault et Bélâbre) et Vendée (Fontenay-le-Comte). En pratique, c'est Coréa qui absorbe Charentes Alliance, pour des questions d'accords, notamment commerciaux et sociaux. Le siège de Charentes Alliance, à Cognac, devient celui d'Ocealia.La nouvelle coop comptera cinq grands pôles : Agriculture, Viticulture et grand public, Industriel (notamment les activités logistiques et la filière pop-corn), Elevage, et le Secrétariat général. Les deux coopératives mettent en avant leurs zones géographiques complémentaires, avec très peu de superposition, hormis au nord de la Charente, et une présence commune dans de nombreux réseaux : Soléo Développement, Sica Atlantique... « Et sur la zone commune, nos sites sont à saturation. On ne va pas fermer des outils », précise Bernard François.Conserver la proximité avec les agriculteursDurant la préparation de la fusion, les deux coopératives ont été particulièrement vigilantes sur les demandes des agriculteurs. « En juin 2015, nous avons à nouveau organisé des rencontres avec les adhérents, pour débattre, recueillir leurs questions, notamment sur la proximité », relate Thierry Lafaye. En 2016, un nouveau format de réunions sera mis en place, pour impliquer plus fortement les adhérents au niveau local.« Un + un = trois »Philippe Delusset met en avant les synergies entre les deux structures : « Un + un ne fera pas deux mais trois ». Parmi elles, la compétence plus forte de Coréa en élevage, celle de Charentes Alliance en viti-vini, ou encore, en céréales, l'orientation export de Charentes Alliance, et les productions sous contrat de Coréa.Quid de l'avenir ? Si Coréa a acquis cette année un petit négoce en zone d'élevage, les deux coopératives misent plus sur « une croissance interne, et l'attractivité auprès d'autres coopératives », explique Bernard François.
Marion Coisne
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